minute culturelle

LA MINUTE CULTURELLE : LE LUSHENG MIAO ET LA LANGUE DES ESPRITS

Comme chaque mois, voici notre minute culturelle où nous vous faisons découvrir et aimer la vie des minorités  Miao, Yao et Dong.

 Ce mois-ci, nous vous faisons découvrir une première approche d’un instrument un peu particulier, le lusheng.

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Le lusheng est un instrument à vent composé de tuyaux multiples en bambou à anche libre (en cuivre).

Dans la culture Miao, le son produit par le Lusheng est l’égal de la parole et les notes sont considérées comme des mots. C’est l’instrument qui sert de relai entre la langue des vivants et celle des esprits. Même si cet instrument existe dans d’autres cultures de l’Asie du Sud-Est, c’est uniquement dans la culture Miao que le Lusheng permet la communication avec le monde des esprits. 

Chez les Miao, on dit que le Lusheng « parle » .Pour eux, le Lusheng n’est pas un instrument conçu pour produire de la musique; c’est une voix de bambou qui entonne un langage.  C’est un instrument inhabituel en raison de sa capacité à exprimer musicalement les qualités lyriques innées de la langue Miao. Dans le monde entier, la musique joue un rôle dans la relation avec le spirituel. Dans diverses cultures on n’accède pas au monde sacré sans musique.

Le Lusheng se joue sans accompagnement (instrument solo) mais il est joué généralement à plusieurs instruments à la fois. Il est parfois accompagné  par une note unique basse produite par un instrument en bambou de large diamètre dans lequel on souffle à l’aide d’un bambou plus fin, appelé Ditong (地桶 ).

Les Lushengs sont de différentes tailles et  chacun choisit le sien en fonction de ses compétences et capacités physiques ; souffler dans un Lusheng  exige beaucoup d’énergie. Il existe des Lushengs de toutes tailles variant de 30 cm à 3 mètres. 

Dans toute l’Asie du Sud-Est, le Lusheng est aussi bien joué par les hommes que par les femmes. Il n’y a qu’en Chine où l’instrument est  joué uniquement par les hommes ; aucune réponse jusqu’à présent n’a été trouvée à ce mystère, alors que la légende du Lusheng semble décrire une invention de l’instrument par les femmes.

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