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Les Miao, princes des rizières (partie 3)

Comme chaque mois, voici notre minute culturelle où nous vous faisons découvrir et aimer la vie des minorités Miao, Yao et Dong.
Ce mois-ci, nous vous faisons découvrir les Miao et leur culture du riz avec les étapes de la récolte, du mois d ‘Août à début décembre

Mi-Août débute la récolte du riz blanc. Il fait en moyenne 38 °c à l’ombre, les cigales produisent un vacarme assourdissant, les enfants sont en vacances et participent à la grande fête de la récolte. Le riz blanc est
récolté à la serpe, coupé en touffes, ces brins sont ensuite enserrés dans un fagot fermé par une tresse formée de brins de riz. Ces fagots posés au bord de la rizière sont ensuite ramassés et passés dans une
machine afin de les égrainer. On reste toute la journée dans la rizière, on attrape les poissons, les hommesallument un feu pour les faire griller, les femmes partent chercher des herbes dans la forêt pour agrémenter
le barbecue, le riz gluant est apporté dans un panier en osier…le repas est prêt, pris sur place en famille, entre voisins venus aider à récolter la parcelle, entre gens de passage, on reste sobres…
Le soir on redescend ou remonte au village, chargés de sacs de riz pesant plus de cinquante kilos, et on se prépare pour le lendemain afin d’aller aider son voisin à récolter sa parcelle.
Le riz récolté et contenu dans sa cosse est étalé dans les rues, sur les places, sur les ponts, le moindre espace plat est mis à profit. Le riz est ratissé, retourné, exposé au soleil afin de sécher. Le soir, on le
ramasse (afin d’éviter l’humidité nocturne) et on recommence le processus le lendemain afin de pouvoir stocker les sacs pour la période hivernale… Reste l’étape du décorticage des grains, processus qui consiste
à ôter l’écorce des grains à l’aide d’une machine vibrante électrique ou à pied.

Début Octobre, les températures sont à peine plus clémentes, la récolte du riz glutineux commence. La récolte se fait brin par brin (la tige est plus épaisse), à l’aide d’un petit outil en bois sur lequel on a incrusté
une lame métallique affutée. Le riz est disposé et transporté en fagots pour être suspendu dans les maisons ou séchoirs. C’est à partir de maintenant que va commencer la distillation du riz glutineux qui va donner le célèbre « mi jiu » ou vin de riz, naturellement sucré, doux mais fort de 40° alcoolique, que l’on va parfumer au gré des saisons avec des fruits (arbouses, Hibiscus, prunes…). On le boira tout au long de l’année au cours des nombreux repas organisés ou sera également consommé le riz glutineux, élément essentiel de la cuisine locale, que l’on prend avec les mains, un peu comme on mange le pain en France.

Décembre, l’hiver est arrivé, les rizières sont au repos, encore en eaux, elles vont peu à peu s’assécher. Après les verts, les couleurs vont passer au sombre, pourpre, marron… les poissons restants vont être attrapés puis consommés, on ramasse également les escargots qui sont devenus très gros, on les consomme cuits ou en bouillon, toujours agrémentés d’une sauce piquante, tout cela en extérieur, près du brasero qui sert de chauffage et de barbecue. L’activité autour du riz a rythmé la vie des Miao, elle s’interrompt maintenant pour laisser la place aux fêtes de nouvel an, dates où les enfants sont revenus au village, c’est l’occasion pour eux de se rencontrer et de fêter les mariages à un moment où toute la famille est enfin réunie.

 

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