Les Miao, princes des rizières (partie 2)
Comme chaque mois, voici notre minute culturelle où nous vous faisons découvrir et aimer la vie des minorités Miao, Yao et Dong.
Ce mois-ci, nous vous faisons découvrir les Miao et leur culture du riz avec les étapes de la récolte du mois de Décembre à mi-Juin.
De Décembre à début Avril, les rizières sont au repos, c’est l’hiver, c’est aussi la période où elles sont moins luxuriantes, la couleur verte a disparu au profit du jaune/marron de la paille non ramassée qui pourrit, du rouge lorsque les lentilles d’eau meurent, les rizières s’assèchent et la couleur marron domine. On profite de cette période calme pour effectuer les réparations sur les coteaux, brûler les herbes afin de stabiliser les pentes et préparer la saison chaude. On installe et répare les systèmes d’irrigation des rizières, milliers de km de tuyaux, cascades, sources, qui permettront au riz d’avoir les pieds dans l’eau durant toute la saison.
Mi-Avril, on commence à apercevoir des silhouettes sur les chemins escarpés, chargées d’outils, quelques buffles, même s’ils se font rares, souvent remplacés par les motoculteurs que l’on monte à dos d’homme, et une cohorte d’enfants qui le week-end suivent les parents ou grands-parents dans les montagnes avant de repartir à l’école dès le lundi.
Fin Avril, on délimite dans la rizière une parcelle carrée à l’intérieur de laquelle on sème à la volée le riz issu de l’année précédente (le riz hybride n’est pas stérile, il ne nécessite pas l’achat de graines tous les ans !). C’est le moment pour mettre les alevins de poisson dans la rizière en eau, alevins qui cet été auront atteint une taille parfaite pour être mangés.
Mi-Mai, le riz qui a germé et poussé, mesure 30 à 40 cm, il est déraciné et mis en fagots, transporté dans les différentes rizières, mis à tremper dans l’eau en attendant le repiquage brin par brin, processus qui durera jusqu’à mi-juin et qui se fait également en famille. Il fait déjà très chaud à cette période et on ressent la pénibilité de ce travail fastidieux mais indispensable à la survie de toutes ces familles pauvres, pour qui le riz est l’aliment quotidien, qu’il soit consommé tel quel, en nouilles de riz, ou bien distillé pour en faire le vin de riz ou « mi jiu ».
Mi-Juin, le repiquage est terminé, les agriculteurs vont s’atteler à d’autres tâches, surveiller la pousse du riz, et traiter les parcelles aux insecticides ; malheureusement le riz hybride est très sensible aux parasites. On voit des taches bleues au loin sur les coteaux, ce sont ces dames Miao qui portent sur le dos le pulvérisateur caractéristique qui lorsqu’il est plein, pèse plus de vingt kilos.