Yang Meizhen 杨美珍
Aujourd’hui, découvrez le témoignage de Yang Meizhen 杨美珍 et son incroyable parcours, de filleule de couleurs de chine à directrice de son école d’enfance.
« Après mes études à Nanning en lycée professionnel et une petite expérience dans la banque, j’ai souhaité rejoindre ma région natale et j’ai travaillé comme tailleur, confectionnant des vêtements traditionnels Miao en collaboration avec mon cousin. Puis l’opportunité s’est présentée d’exercer comme professeure remplaçante pour l’école primaire de mon village natal, Linlang.
Après une année
d’expérience dans ce domaine, j’ai souhaité voler de mes propres ailes et créer
ma propre structure : une école maternelle. Il est très important que les
enfants puissent s’éveiller très tôt, en compagnie d’autres camarades, à la
pratique du mandarin, langue que leurs grands-parents, souvent seuls à les
garder et n’ayant jamais fréquenté l’école, ne pratiquent pas. Les parents de
ces enfants Miao sont en effet, pour une majorité d’entre eux, absents et
travaillent durant la plus grande partie de l’année dans des villes éloignées
afin de pouvoir subvenir aux besoins de la famille.
Je suis fière d’avoir pu créer cette école pour les petits et embaucher deux
jeunes femmes du village pour m’aider. Celles-ci ne sont diplômées que du
collège et, malgré cela, elles ont pu trouver ici une opportunité de travailler
et d’acquérir une certaine indépendance.
Le bâtiment où est installée l’école maternelle est une jolie construction
traditionnelle en bois.
Je suis très
émue de pouvoir travailler dans ce lieu. C’est en effet ici que j’ai suivi tout
mon cursus de primaire. Ce bâtiment avait été construit grâce à l’aide de
Françoise Grenot-Wang, fondatrice de Couleurs de Chine, pour abriter l’école
primaire de l’époque.
Aujourd’hui j’ai 30 ans, je suis mariée, mère d’une petite fille de 4 ans et je
suis la directrice de l’école maternelle de mon village. Je me fais beaucoup
aider par mon mari, notamment pour les travaux de réparation du bâtiment qui
doivent être faits régulièrement, en particulier quand les grosses averses de
la saison des pluies fragilisent le toit.
J’espère que Couleurs de Chine pourra trouver des fonds pour m’aider à réparer et consolider ce bâtiment qui est pour moi un symbole fort, celui de mon parcours de petite fille d’un village Miao qui s’épanouit aujourd’hui professionnellement et dont le métier est plein de sens pour l’avenir des enfants Miao ».