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SOURCES ET FONTAINES (PARTIE 2)

Comme chaque mois, voici notre minute culturelle où nous vous faisons découvrir et aimer la vie des minorités  Miao, Yao et Dong. Ce mois-ci, nous continuons à vous faire découvrir une denrée indispensable à leur survie « l’eau « .

L’eau souterraine surgit soit de la nappe phréatique soit d’une rivière souterraine, elle est propre, filtrée naturellement et fraîche. 

Leur emplacement au bas des villages pose cependant la question du choix de celui-ci. En effet, les maisons,  n’ayant pas de réseau de tout à l’égout, rejettent les eaux usées et sanitaires directement

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sous la maison même si elles tendent à être équipées de fosses (fosses de décantation à 3 bacs). Après la décantation, les eaux sont rejetées dans la nature et s’écoulent naturellement vers le bas pouvant provoquer ainsi la pollution de la source.

Les animaux (volailles, porcs, bœufs) qui sont élevés au rez-de-chaussée de la maison produisent également de grandes quantités de déchets organiques qui polluent ces sources. Les élevages de porcs (nombreux dans la région) rejettent également les déchets dans la nature sans aucun traitement ni même filtration.

Dans la région de Danian, l’inhumation des morts est encore tolérée et pratiquée. Les corps sont enterrés au sommet des collines, souvent au-dessus des villages, ce qui va contre toute logique sanitaire car les eaux de ruissellement polluées par les cadavres s’écoulent vers le bas des villages vont également polluer les sources d’eau potable.

Les rizières situées au-dessus des sources sont également une cause de pollution chimique car depuis l’avènement des riz hybrides (qui produisent plus), le riz doit être chimiquement traité (car sensible aux parasites).

La gestion des déchets pose aussi un problème, ceux-ci sont peu collectés dans les villages et on trouve des poubelles ou décharges à ciel ouvert à proximité des sources d’approvisionnement en eau.

Il n’est pas rare de trouver des sources abandonnées soit parce qu’elles sont taries, soit parce qu’elles dégagent une odeur nauséabonde, soit parce que situées trop près d’élevages de porcs ou de rizières.

Les causes potentielles de pollution sont nombreuses, les sources sont souvent ouvertes et accessibles aux animaux domestiques et sauvages, à priori aucun contrôle qualitatif n’est pratiqué et ce n’est que visuellement ou à l’odeur qu’une eau peut être considérée comme impropre à la consommation.

On constate donc que les sources d’eau potable, indispensables à la survie de ces villages, sont des points sensibles mais qui échappent à tout contrôle sanitaire. Elles sont là depuis « toujours », et malgré la pression du gouvernement pour moderniser l’assainissement, toute la population consomme cette eau sans aucun contrôle. Les croyances ancestrales sur les bienfaits de ces eaux rendent difficile l’éducation sanitaire et il paraît illusoire de vouloir changer les mentalités tant que la distribution d’eau potable au robinet ne se fera pas à grande échelle.

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